L’histoire du rhum, un spiritueux d’exception
Au gré des expéditions maritimes et des découvertes de terres lointaines et exotiques, la culture de la canne à sucre s’est répandue autour de la zone équatoriale et dans ses terroirs de prédilection.
Au 16ème siècle, alors que le Brésil est le principal fournisseur en sucre de l’Europe via les Portugais, on ne parle pas encore de rhum, mais certains voyageurs parlent déjà d’une boisson fermentée à base de sucre de canne, nommée « la boisson qui rend fou », ou vin de canne.
Au début du 17ème siècle, la distillation industrielle récemment développée par les Hollandais en Europe, arrive au cœur du Nouveau Monde. Elle est mentionnée pour la première fois à la Barbade vers 1630. Dans les écrits, c’est le père du Tertre qui mentionne la production de rhum en 1667, dans son Histoire Générale des Antilles. On sait également que la distillerie Mount Gay à la Barbade, est la plus ancienne distillerie de l’histoire du rhum toujours en activité…depuis 1703 !
« Les écumes des secondes et troisièmes chaudières, et tout ce qui se répand en le remuant, tombe sur le glacis des fourneaux et coule dans un canot où il est réservé pour en faire de l’eau-de-vie » - père du Tertre – 1667 – « Histoire Générale des Antilles »
Ce spiritueux d’exception n’a longtemps été qu’un sous-produit de l’industrie sucrière, en témoignent les écrits du père du Tertre. Les mélasses chargées d’impuretés étaient distillées de façon rudimentaire. La boisson était violente, peu raffinée et à l’époque, les Anglais l’appelaient « kill-devil » ce qui veut littéralement dire tue-diable, ou « rumbillion » qui signifie tumulte. Quant aux Français, ils l’appelaient « Guildive », et les Portugais, « Cachaça ». Malgré les perfectionnements apportés par le père Labat au 18ème siècle, la boisson n’était consommée que par les esclaves et les flibustiers.
C’est aussi à partir du 17ème siècle que les marins de la Marine Royale britannique ont le droit à une dose journalière de rhum, produit par la Royal Navy. Cette tradition a d’ailleurs cessé le jour du « Black Tot Day », le 31 juillet 1970.
La réputation de cette boisson a commencé à changer dès la fin du 17ème siècle. Le rhum commence à monter en gamme grâce aux Hollandais, inventeurs de la distillation industrielle. Pour cela, il faut comprendre l’histoire !
Chassés du Brésil par les Portugais, les Hollandais s’installent alors en Guadeloupe. Ils font découvrir aux locaux leur technique de raffinage du sucre développée au Brésil, alors le plus grand fournisseur de sucre d’Europe. Ils y apportent aussi leurs méthodes de distillation plus modernes. La Guadeloupe et la Martinique rattraperont très vite leur retard sur la Barbade, la Jamaïque et Saint-Christophe.
Malgré ces évolutions, l’histoire du rhum est liée à une époque très sombre de l’histoire et du développement de l’esclavagisme pour l’industrie sucrière. Les colons ont longtemps préféré importer leurs propres eaux de vie de céréales ou de vin. Le rhum n’avait pas bonne réputation dans la bonne société européenne. Longtemps, les esclaves seront payés en rhum, et cette boisson demeurera celle des classes pauvres jusqu’aux Poilus dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale.
Au 20ème siècle, les procédés de distillation se modernisent et les punchs deviennent à la mode. Le rhum devient un spiritueux très populaire. C’est au 21ème siècle que le courant des cocktails et de la mixologie créé un véritable engouement pour ce spiritueux d’exception ! L’élevage, la subtilité de sa palette aromatique en font une boisson recherchée et dégustée par les amateurs.
The Real McCoy rend hommage à cette tradition, et prend racines sur les terres originelles de la naissance du rhum. Terroir de prédilection et d’excellence, ce rhum de la Barbade est un témoin de cette belle histoire.
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